La nature recèle de formidables trésors. Mais quand l’industrie agroalimentaire décide de profiter de la vague… il ne reste plus rien de leurs vertus ! L’exemple de la canneberge.
La canneberge est un trésor nord américain grâce à ses antioxydants et leurs vertus. Citons leur protection contre le vieillissement, les maladies dégénératives et cardiovasculaires et même contre le cancer. Elle est aussi très connue pour être bienfaitrice chez la femme et son système urinaire.
La canneberge fait partie de la famille du bleuet et de la myrtille. Son nom amérindien est atoca. Ellepousse sur des arbustes en terrains humides et sablonneux et est récoltée à l’automne en inondant les champs pour ensuite cueillir les fruits qui flottent à la surface de l’eau. La canneberge est cultivée de façon intensive aux États-Unis et reste importante au Québec.
Devant l’engouement populaire envers la canneberge et ses vertus, l’industrie agroalimentaire a décidé de profiter de cette vague et d’en tirer une véritable manne. Ainsi, toute sorte de nouveaux produits à base de canneberges ont vu le jour. Le premier sur la liste : le jus. Jus de canneberge 100%, jus mélangé (jus bleuet, canneberge et grenade). On vous vend des supers cocktails. Mais en êtes-vous vraiment sur ?
- Les antioxydants sont fragiles
Les antioxydants sont particulièrement fragile aux effets dela lumière, l’air et la chaleur. Ces éléments contribuent à leur détérioration. Que se passe-t-il lorsque le fruit est transformé?
L’épiceriea réalisé une enquête incluant des tests en laboratoire qui concluent à une très grande variationdes concentrations de polyphénols. Certains contiennent jusqu’à 1600 mg, tandis que d’autres aussi peu que 70 mg.
Comme les consommateurs n’ont pas accès à cette information, il est recommandéd’une part de choisir les jus faits à partir d’un seul fruit plutôt que les mélanges et d’autres part que le jus soit produit avec unegrande quantité de fruits.Si le premier ingrédient est l’eau, le jus risque de contenir moins de polyphénols.
Notez aussi queL’épiceriea remarqué que ”le prix n’est pas nécessairement un bon indicateur de la qualité du jus.”
Aussi la meilleure recommandation :
- Il est toujours mieux consommer le fruit que du jus. En plus des antioxydants, le fruit contiendra des fibres et des vitamines.
- Faire soi-même évite de tomber dans les pièges industriels. Vous contrôlez le contenu de votre verre et assiette.
- Les jus, c’est sucre liquide même quand c’est de la canneberge !
Le jus de canneberge peut être vendu sous les appellations «boisson», «cocktail», «punch», «nectar»… Et c’est donc garanti qu’il contient du sucre ajouté.Quels sont les ingrédients d’un cocktail de fruit (bleuet, grenade, framboise…) aux canneberges ? Le premier l’eau, le deuxième le glucose-fructose (oh là là, le diable en forme de sucre au nom savant), et le troisième du jus concentré. Dans le cas d’unnectar, même si la réglementation impose un minimum de 50 % de vrai jus ou de pulpe ou de purée du fruit, il contient aussi du sucre ajouté.
Et puis apparaissent sir la liste une série de mots imprononçables tels que des arômes naturels et artificiels et des colorants.
Un vrai jus est « 100 % pur, fait de concentré, non sucré ».Sauf que… la canneberge seule a un goût trop astringent que peu de personne sont capables de boire et de manger. C’est pourquoi il faut l’adoucir avec du sucre pour le rendre commercialement acceptable pour le consommateur. Voilà !
L’épicerie fait ainsi remarquer ”un verre (250 ml) de jus pur à 100 % contient presque, voir plus pour certains dont le jus de canneberge, la même quantité de sucre qu’un verre de boisson gazeuse. Alors malheur et désespoir à ceux qui pensaient faire un choix santé avec le jus de canneberge.
Démonstration :
jus d’orange : 21 g de sucre
jus de pamplemousse : 22 g de sucre
jus de pomme : 27 g de sucre
jus d’ananas : 34 g de sucre
jus de raisin: 38 g de sucre
jus de canneberges : 31 g de sucre
jus de prunes: 42 g de sucre
Coca-Cola : 29 g de sucre
Sources :Coup de pouce, Extenso, Bureau de santé de Toronto, Santé Canada, Lassonde.
Voilà les jus sont un des éléments contextuels de l’obésité galopante en Amérique du Nord. Les enfants s’en font offrir à toutes leurs collations et développent des habitudes très difficile à défaire ensuite. Mais surtout les parents et adultes qui pensent faire un choix santé en achetant des jus comme ceux à la canneberge sont encore plus leurrés par une industrie qui ne leur dit pas tout sur la nature du produit vendu.
Dans cet environnement compliqué qu’est l’alimentation, rien de mieux que de revenir à l’essentiel : cuisiner soi-même. Et se poser des questions comme ”ai-je besoin de boire un jus (ou deux comme je le vois souvent chez mes clients) ?”