La crise de la COVID-19 nous fait prendre conscience des limites de la mondialisation de l’alimentation et nous impose un moment pour repenser notre autonomie alimentaire. Sommes-nous capables de nous autosuffire ou sommes-nous vulnérables dans ce domaine?
Mais au jardin, cela veut-il dire faire des rangs de carottes ? Pas nécessairement. Autonomie ne signifie pas autarcie. Cela ne signifie pas non plus devenir esclave du sarcloir ni demander uniquement des conserves huit de l’année. Il est tout à fait possible d’aménager son espace pour récolter un maximum sans trop d’effort.
Les herbes vivaces (dites aussi perpétuelles) présente un grand avantage au printemps en nous donnant accès à de la verdure, des minéraux et des saveurs avant même que les légumes soient prêts. L’exemple de la bourrache est parfait : elle se resème toute seule et demande aucun entretien. Elle est aussi mellifère. Vous pouvez manger ses feuilles en omelette, beignet, soupe… et ses fleurs en salade notamment.
Ici salade composée (haricot, panais, radis, morceaux de rôti) agrémentée de livèche, bourrache, cerfeuil musqué, persil, plantain lancéolé. J’ai ajouté aussi de la feuille d’ail.
L’autosuffisance, un vieux modèle très moderne
Comment les familles russes pratiquent l’autosuffisance en fruits et légumes depuis la révolution de 1917… et assurent ainsi une source nutritionnelle de qualité en plus de contribuer à la biodiversité ? Chaque datcha devait avoir un certain nombre de pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, framboisiers, groseilliers, ainsi qu’une surface minimum en fraisiers, et en potager ! Les jardins ont joué et continue à jouer un rôle majeur dans la diversification du régime alimentaire des populations urbaines russes. Ils leur donne accès à une alimentation riche en produits frais qu’elles ne pourraient pas toujours se procurer dans les circuits conventionnels, à cause de leur prix trop élevé. Extrait de l’article joint.
Village agricole du Bas-Saint-Laurent, Saint-Valérien cherche à renouer le lien entre production locale et population, en commençant par les plus jeunes. Cela a commencé avec une soupe faite à 100% de légumes de saison achetés à sept producteurs valériennois – six petites fermes diversifiées et une conventionnelle – est servie. Dans les semaines qui suivent, un petit pain sera introduit en complément, puis une portion de végépâté. Éventuellement, l’objectif est de donner un «congé de lunch» aux parents une fois par semaine. Un projet soutenu par le MAPAQ. (Extrait de l’article)
Plus proche de nous, voici un exemple montréalais très intéressant. Cette famille tend vers l’autonomie alimentaire et démontre que produire ses Å“ufs, ses légumes, ses poissons… c’est possible. (Un reportage de la Semaine verte).
C’est aussi une question de santé et bien-être, un autre aspect oublié avec l’urbanisation
Il est vrai qu’un jardin vous relaxe, vous connecte, vous soigne, vous embellit… Et vous nourrit. Il apporte tant d’avance que les citadins ont oublié. Pour le poète septuagénaire “Quand on jardine on est dans ce que j’appelle un territoire mental d’espérances. C’est un espace-temps particulier parce qu’on est sans arrêt sur le futur. Quand on plante une graine c’est pour demain.” On ne sait pas très bien pourquoi ça fonctionne comme ça. Au jardin on se trouve dans un équilibre, hors du stress, à la fois heureux et surpris d’accomplir une activité utile. Cela nous apprend une forme d’humilité et la nécessité de rentrer en dialogue avec la nature.” Même si l’on ne s’en rend pas compte tout de suite, le jardin soigne. Comme à l’hôpital Salvator de Marseille pour lequel Gilles Clément a fait des propositions d’aménagements pour les jeunes en psychiatrie. L’institution s’est penchée sur les bienfaits du jardinage sur les adolescents. “Les soignants y étaient unanimes, il fallait agrandir le jardin potager, parce que c’est là que les jeunes se rendaient directement pour travailler. ” (Extraits de l’article)
En conclusion, un des avantages de la crise actuel est de mettre à l’avant-plan l’urgence de développer l’autonomie alimentaire locale. Des maladies issues de l’alimentation, des enjeux environnementaux jusqu’à l’accès des aliments de qualité et locaux, L’UPA et le MAPAQ sont des acteurs clés pour un véritable changement et le développement d’une paysannerie riche de son offre et sa variété de produits. Nos achats font de nous des acteurs du système actuel et d’un système durable à développer. Une dernièrevidéo et un article de 100 degrés.