Faire sa “chicorée café”, vous savez cet ersatz de notre grand-mère et de la guerre. J’avoue, j’adore.
En plus, c’est excellent pour le foie.
La Chicorée est utilisée depuis la nuit des temps en Occident. Elle était utilisée pour régénérer l’organisme. Mais, sa consommation prend de l’ampleur avec les guerres napoléoniennes alors que certaines denrées comme le café font l’objet de blocus anglais. Cela reste un produit européen (du continent) tandis qu’aux États-Unis la culture de café se développe et l’influence anglaise avec le thé reste dominante.
Les bénéfice de la chicorée est bien connue : Comme bien des aliments amers, la chicorée est èa la fois tonique, dépurative, apéritive, et légèrement laxative. Avis aux maniaques des nettoyages : arrêtez les potions, buvez de la chicorée. Une tasse par jour et voilà c’est réglé.
La racine a servi à soigner le foie et ses affections comme la jaunisse, les encombrements du aux excès, l’indigestion, la constipation. Elle continent de l’inuline qui favorise l’équilibre de la flore intestinale (l’effets probiotiques) et ainsi le transit.
Enfin, notez que la boisson est sans caféine. On ne la boit pas pour son effet stimulant.
Toutefois, pour bénéficier pleinement de toute ces vertus, il vous faudra faire une décoction de racine séchée. La version torréfiée est considérée meilleure au goût avec ses accents de noisette. La version achetée, souvent soluble, reste un bon choix. Les procédés de torréfaction et de transformation sont naturels, sans conservateurs ni ingrédients ajoutés. Il est possible également de trouver des mélanges prêts de chicorée et de café. Mais trouver la chicorée seule ou en mélange au Québec demande à chaque fois d’aller fouiner au magasin bio… quand on a de la chance.
La Chicorée est une grande famille. De la salade, l’endive à la chicorée sauvage à grosse racine cultivée. Pour faire la boisson du même nom, on peut utiliser la chicorée sauvage ou l’endive. C’est cette deuxième option que j’utilise. Oui, la même qui donne les chicons qui seront forcés durant l’hiver pour former l’endive blanche.
Alors voici comment cultiver et fabriquer soi-même sa chicorée :
– semer au printemps dans votre jardin des graines d’endive (en même temps que votre salade).
– regarder votre endive poussée. Elle a besoin de peu de soin.
– patienter. Respirez, écoutez les oiseaux ou faites du yoga. Les bonnes choses se méritent et on les apprécie encore plus quand on sait le temps nécessaire pour former de belles racines blanches. Grosses comme une carotte voir plus.
– récolter de fin octobre à fin novembre. J’attends la première gelée. Le froid stimule les propriétés médicinales de la racine.
– couper au collet les feuilles. Elles nourriront vos poules (si vous en avez), feront le vert de caillettes de l’Ardèche (j’assume mes origines paternelles) ou serviront de protection au sol de votre jardin et de délice aux vers de terre.
– trancher les racines en fines rondelles au robot ménager version carottes Vichy. Vous obtiendrez des cossettes.
– faire sécher sur une claie ou sinon un linge propre. Retourner les régulièrement si elles se collent. Je laisse sécher volontiers deux semaines.
– faire griller au four jusqu’à brunissement. C’est la torréfaction. J’allume mon four à 400F que je baisse à 300 ou 350 F après avoir enfourné les cossettes. Il faut bien surveiller et ne pas être pressé afin de ne pas brûler les cossettes.
Saviez vous ?
La torréfaction va transformer l’inuline en fructose qui va ensuite caraméliser. C’est ainsi que le goût léger de noisette ou de caramel va se développer.
– laisser refroidir. Les cossettes vont perdre ainsi les 4 fois leur poids. On les appelle maintenant les grains.
– passer au moulin à café pour obtenir une poudre fine. Plus fine ce sera et moins votre aurez de résidus dans votre tasse. Sinon, utiliser une cafetière bodum.
– servir (+-au goût et la tasse) une cuillère à café de poudre dans une tasse d’eau chaude.
– humer, déguster, apprécier… sourier. La neige tombe ! Yeai.