Obésité et santé : impossible ! Ce mythe (enfin) déboulonné par une étude européenne oblige à se poser la question suivante : que faire ? Quelles sont les solutions pour une personne qui souhaite se prendre en charge ?
Radio Canada a publié dernièrement un article sur une nouvelle étude publiée dans l’European Heart Journalqui ”déboulonne le mythe selon lequel il est possible d’être en bonne santé même si on souffre d’embonpoint ou d’obésité.
Les chercheurs du Collège impérial de Londres et de l’Université de Cambridge, en Angleterre, ont constaté que les gens qui ont un surplus de poids augmentaient d’au moins 26% leur risque de coronaropathie, et ce, même si leur pression artérielle, leur glycémie et leur cholestérolémie sont normales.
L’étude réalisée par les chercheurs britanniques serait la plus importante du genre à ce jour. Elle découle de l’analyse de données prélevées auprès de plus de 500000personnes dans dix pays européens.
Les résultats démontrent que les gens trop gras augmentent leur risque de maladie cardiaque comparativement aux sujets ayant un poids santé, et ce, même si leur profil métabolique peut autrement être jugé sain. Les sujets qui souffrent d’embonpoint augmentent le risque de 26%, tandis que ceux souffrant d’obésité l’augmentent de 28%, selon les résultats de l’étude.
La chercheuse Ioanna Tzoulakis estime que le concept de «obèse et en santé» n’existe pas. Elle explique que les gens en surplus de poids jugés «en santé» n’ont tout simplement pas encore acquis de profil métabolique malsain, ce qui surviendra plus tard, possiblement après une crise cardiaque.”
En bref, même si vous n’êtes pas encore, c’est juste un question de temps.
Combien coûte l’obésité ?
Pour mieux comprendre cette réalité ”obésité≠santé”, regardons du côté des chiffres.
Le Journal de Montréal a publié un article en 2015 sur un rapport présentant le fardeau économique. L’intérêt n’est pas de culpabiliser mais bien de faire prendre conscience que si la personne obsèse coûte en frais médicaux, c’est bien qu’elle n’est pas en santé.
”L’obésité coûte 1,5 milliard $ par année au Québec en soins de santé, dévoile un rapport alarmant qui quantifie ce fardeau économique pour la première fois. «C’est extrêmement inquiétant», réagit Corinne Voyer, directrice générale de la Coalition québécoise sur la problématique du poids. (…) Ce montant, calculé à partir des données de 2011, représente 10 % des coûts totaux pour les consultations médicales (100 millions $) et l’hospitalisation (1,4 milliard $). C’est la première fois que l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) parvient à quantifier le fardeau économique des adultes obèses. Selon l’auteure de l’étude, Chantal Blouin, ce poids économique est comparable à ceux d’autres pays qui ont réalisé des études similaires.
Comparativement aux personnes qui ont un poids santé, on estime que cette population a 94 % plus de risques d’être hospitalisée, et 13 % plus de chances de consulter un médecin.
À noter que cette étude de l’INSPQ est basée sur l’utilisation des soins de santé rapportée par les patients eux-mêmes, ce qui laisse croire que les données sont sous-estimées. «C’est conservateur», avoue Mme Blouin.
Par ailleurs, ce montant annuel n’inclut pas les autres coûts directs et indirects, tels que la consommation de médicaments, l’absence au travail et l’invalidité. (…) «Ce n’est que la pointe de l’iceberg! souligne Mme Voyer. Ces données-là n’incluent pas la perte de productivité, les cancers, l’hypertension, le diabète, etc.» …”
Que faire ? Quelles sont les solutions ?
Certes les pouvoirs publics doivent prendre conscience de l’importance de promouvoir les saines habitudes de vie et faire de la prévention des problèmes reliés au poids. Plus d’un Québécois sur deux est en surpoids, c’est donc une urgence.
Mais individuellement, tout le monde a des choix et des responsabilités. Ce sera le sujet d’un prochain article.
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