La sclérose en plaque est une maladie qui fait frémir… classée dans les auto-immunes, le corps s’attaque à lui-même, plus précisément à son propre système nerveux, et la médecine moderne n’a aucune solution à proposer. Fatalité ? Impuissance ? Peut-être, peut-être pas. Notre connaissance de cette maladie montre des voies fort prometteuses avec la 3e médecine, celle d’Hippocrate, l’alimentation !
*Première partie*
Rappel, définition de la SEP selon la Société canadienne de la SEP
Le Canada affiche le plus haut taux de sclérose en plaques du monde, comptant plus de 100 000 personnes atteintes de cette maladie, selon les estimations. Alors qu’elle est le plus souvent diagnostiquée chez de jeunes adultes âgés de 15 à 40 ans, la (SEP) se manifeste aussi chez des enfants et des adultes d’âge mûr.
La sclérose en plaques est actuellement considérée comme une maladie auto-immune qui s’attaque au système nerveux central (cerveau, moelle épinière et nerfs optiques). Elle prend pour cible la myéline, gaine protectrice des fibres nerveuses, provoquant de l’inflammation qui entraîne souvent la détérioration de cette substance. La myéline est essentielle à la propagation de l’influx nerveux. Si elle n’est que légèrement détériorée, l’influx se transmet sans trop d’interruptions. Par contre, si la détérioration est importante et si la myéline est remplacée par du tissu cicatriciel, l’influx peut être complètement bloqué, et les fibres nerveuses risquent d’être elles-mêmes altérées.
Mais pourquoi le système immunitaire s’attaque-t-il au système nerveux central ?
Actuellement l’hypothèse de cette maladie qui retient le plus l’attention du milieu de la recherche mondiale est celle d’une forme d’allergie. Elle apparaîtrait lorsque le système immunitaire réagirait à un virus de la famille de l’herpès et confondrait la protéine de ce virus à la gaine de myéline. Cela expliquerait ainsi pourquoi le système immunitaire s’attaque à son propre hôte.
Pour bien saisirle phénomène, il faut comprendre qu’une allergie (de façon ultra résumé) est une attaque lancée par le système immunitaire contre une protéine qu’il considère comme étrangère et donc potentiellement dangereuse pour l’intégrité du corps. Il lance ainsi les anticorps contre la dite-protéine provoquantune réaction inflammatoire (picotement, démangeaison, enflure…).
Après une première réaction, le système immunitaire garde toute sa vie en mémoire cette protéine et réagira à chaque réapparition. C’est un principe de base de l’immunité qui nous sauve chaque jour contre des agressions extérieures (virus, bactérie…). Malheureusement, c’est ce même principe qui va déclencher l’atteinte du système nerveux dans le cas de la SEP.
En effet, quand on a attrapé l’herpès, on ne s’en débarrasse plus! Ce virus quelque peu vicieux reste toute votre vie tapit. Il peut se mettre en dormance, passer inaperçu et devenir asymptomatique. Mais il est là. C’est pourquoi le système immunitaire reste toujours aussi aux aguets en produisant des anticorps. Un coup de fatigue ou une bonne fièvre suffira à déclencher un vilain bouton sur la lèvre. Cela fait ainsi de la SEP une maladie qui ne se guérit jamais dont on peut juste espérer mettre en dormance.
Toutefois, les scientifiques sont longtemps restés dans l’incompréhension : pourquoi l’herpès n’est pas présent dans le système nerveux si ce virus est à l’origine de la maladie ? En fait, c’était peut-être trop simpleou trop évident. L’herpès n’est pas là où il devrait être mais il a créé la réaction initiale. Le système immunitaire confond la myéline avec l’herpès. Cela s’appelle une réaction croisée. C’est un peu la même chose quand une personne allergique aux arachides réagit au noix alors que l’arachide est une lentille ! L’allergie aux noix est ”fausse” mais elle déclenche une réaction semblable et devient tout aussi dangereuse. Le système immunitaire a beau être intelligent, il peut être dupé par une simple ressemblance avec la forme d’une protéine.
Bien entendu, d’autres phénomènes rentrent aussi en compte dans le déclenchement de la SEP. Premièrement, l’herpès, c’est 8 familles de virus. C’est la numéro 4 (virus d’Epstein-Barr) qui est ici en cause, c’est à dire de la mononucléose. Ensuite, vous pouvez l’avoir eu – correction à peu près tout le monde l’a eu- sans nécessairement avoir un jour la SEP. Mais plus on l’a tard, plus le risque augmente. Cela explique la différence entre l’Occident et le reste du monde. Finalement, le monde aseptisé avec force d’antiseptique, antibactérien et cie, nuit, et cela est maintenant connu et reconnu, à la santé humaine.Nous sommes fait de bactéries et nous avons besoin d’elles pour rester en santé.
A cela s’ajoutent au portrait les rôles primordiaux de l’intestin et de l’alimentation. Cela fera l’objet d’un prochain article car nous pouvons agir spécifiquement sur ce point. Enfin, d’autres éléments rentrent aussi en ligne de compte comme la vitamine D faisant du Canada, pays nordique, le premier pays de la SEP dans le monde; ainsi que le mode de vie avec notamment le tabagisme, le plomb, l’obésité, la grossesse chez la femme…
Prochain article : L’intestin et l’alimentation, facteur de risque, point de départ d’une rémission
Sources :Émilie et Julien Venesson,David Perlmutter,Société canadien de la sclérose en plaque,Alessio Fasano,Jean Seignalet, Brent Richard, Lynn Levin, M. P. Pender and S. R. Burrows…
Remerciement à mon ami Hossein, photographe, pour m’avoir confiée ses photos si belles, pures et empreintes de liberté.