2023 été, la grande saison

La grande c’est l’été avec son travail intense et ses récoltes…. et l’arrivée de nos brebis

Hé nos premières tondeuses à 4 pattes 🐑🐑🐑🐑sont arrivées en juin !
L’année dernière, nous avons consommé 1500$ d’essence dont le 1/3 était pour la tonte de l’herbe. Nous pourrons donc calculer leur impact sur notre consommation d’essence d’ici un an ou deux. Cette année sera partielle puisque nos tondeuses sont d’abord en acclimatation pour un mois. Elles vivaient exclusivement en bergerie fermée et au foin sec. Pour des questions digestives, nous devons les adapter à une alimentation en pâturage en douceur. Hier, elles ont donc vu pour la 1ere fois le ciel bleu, vécu un orage et écouté le vent dans les arbres. Gros stress surtout après 2h30 de transport par grosse chaleur.
Ce sont des dorper, une race d’Afrique du sud adaptées aux sécheresses, issue d’un croisement entre un dorsert et un persan en 1930. Adaptée pour l’écopâturage, elle résiste aux froids en hiver et aux chaleurs d’été. Race à poil et non à laine, elle donne une bonne viande. Nos tondeuses auront bien un copain 🐏 pour nous donner des agneaux.
Après un premier cours automne 21 sur l’élevage du mouton au CFAM pour valider la faisabilité du modèle écopâturage dans un verger, on a décidé de passer au niveau supérieur avec l’université Laval. 90 heures de cours sans compter les vidéos et les lectures. Puis, il faudra faire un peu de pratique. Et ensuite bienvenue à nos tondeuses à 4 pattes.
Je vous présente le Don Juan de ces dames. Notre jeune Bélino de 5 mois. Également de race Dorper, nous l’avons choisi pour son bon caractère (pas toujours le cas chez les béliers) et pour ses belles caractéristiques.
Le pauvre nous a bèlé ça jour et nuit pendant 3 jours. Il commence à s’apaiser. Mais s’il pouvait dénoncer sa clôture pour être avec les filles, il serait tellement content. Quel coquin!!!
Au début de l’été, avec ces chaleurs et cette humidité, les moutons attrapent le rhume. Toux et sécrétions nasales (jusque là toujours claires). Attention aux éternuements, vous risquez de vous faire moucher dessus. Cela dure quelques jours et cela revient à chaque pic de chaleur. Jamais la même brebis.
  
Au cours de cet épisode de chaleur intense, une de nos brebis a été très malade. C’est notre pauvre Vénus. Cette semaine, elle avait une petite diarrhée. La vétérinaire qui était venue plus tôt dans la semaine faire une évaluation générale du troupeau, n’était pas inquiète et a fait un prélèvement de selles de routine par principe. Mais ce matin, c’est un autre schéma. Brebis tétanisée qui regarde en l’air, qui s’effondre à terre et incapable de se relever, grincements de dents, oeil congestionné, spasme… Donc appel d’urgence à la vétérinaire. Diagnostic : une polio qui a causé un déficit de thiamine. Antibiotique, thiamine, eau salée, tout en injection. Elle a 50% de chance de s’en sortir. Elle a finalement passé le cap du 24h et elle est à sur 4 pattes. Mais elle ne pète pas la forme : elle ne mange pas, ne boit pas, ne réagit pas encore normalement et surtout elle est toujours aveugle, une conséquence de la polio. La cécité est un gros problème car elle se coince partout (dans le râtelier et surtout dans la clôture électrique). On a du l’enfermer dans la bergerie. On continue donc de la piquer aux 6 heures, même la nuit (petite nuit). Notre espoir de la sauver a grandi de jour en jour alors qu’elle est arrivée à manger. Je lui ai fait son menu préféré : tourteau de soya, maïs et top des tiges de foin (les graines et épis de ray grass etc). Elle a bu à grande goulet. Yeaiiii Par contre, elle est toujours dans le noir ( elle ne voit rien). Donc je dois lui mettre la nourriture et l’eau sous le nez. Il reste encore 3 jours de traitement, espérons qu’elle recouvre la vue. Finalement, elle retrouvait la santé. Nous sommes bien chanceux. Elle a tellement recouvert la forme qu’en février prochain elle a même donné 2 agnelles ! N’est-ce pas formidable !
Fin juillet, nos moutons sont assez acclimatés pour les transférer dans le verger. Et voilà c’est la petite transhumance vers le verger . La “mouton mobile”, le camp d’été des moutons est prêt. Un gros travail de transformation et adaptation d’une caravane qui doit être à l’épreuve des coyotes. Nos moutons pourront ainsi commencer leur travail de tondeuse.
Crédit photo bergerie du verger : Mathias Castelain
Fin août, 2 nouvelles agnelles sont arrivées cette semaine. Des Dorper-Kathadin. Elles ont les mêmes caractéristiques : du poil – pas de laine, excellente pour le pâturage et excellente viande. Elles sont difficiles à approcher et regardent les autres nous faire des câlins et de faire flatter avec de grands yeux.
Retour en juin
Fin juin, une autre nouvelle étape, les foins
Le petit fleuve pas tranquille de la vie à la ferme… C’est le temps de faire les foins. Cette année nous nous sommes équipés pour les faire nous-mêmes. Motivés.
Choisir et préparer les équipements n’a pas été simple. Ce sont des machines complexes quand on n’est pas experts ni né à la ferme.
Dany se lance. Faucheuse, ajustement, faite. Andaineuse, fait. Baleuse, on y va. 1 bale, 2 bales, 3 bien, 4 Bang, Craque, Boum. Tôle tordue, chaîne brisée… game over. Dany est dans le cambouis. Il fait chaud. La pluie arrive dans 24h. Gros stress.
Cela a pris l’équivalent d’une journée de mécanique et surtout l’aide tres très précieuse d’un agriculteur voisin. Merci Raymond, tu es notre sauveur.
Et on repart. 150 bales à rentrer. Aie ouille. C’est du stock. Là encore Vive la St-Jean. On a de la visite et donc des paires de bras. Merci à Stéphane, Louis et Ulysse.
Une pluie bienvenue est arrivée ce matin. Ouf, les foins sont rentrés. Bon, autant vous le dire, on avait fauché juste la moitié du champs. Les foins ne sont pas finis Hahaha
Et encore une nouveauté en juin : Cueillette de camerise / haskap berries harvest. Un vrai succès toute la récolte a été vendue en 1 heure au marché.
Juillet
On commence par la récolte des fleurs d’ail. A nouveau cette année, elle a été magnifique et elle a été vendue promptement aux restaurants ou transformée en poudre pour nos mélanges maison.
Eh qu’est-ce que l’on fait en juillet ?
On nettoie le pied des arbres. Les fruitiers et les noisetiers sont faits. Autour des petits fruits.
Nous avons aussi posé une ligne de paillage de plastique sur des noisetiers. On voit clairement la différence entre ceux qui ont eu le paillage de plastique l’année dernière et ceux qui ne l’ont pas eu. La croissance des premiers est tellement meilleure. Ils sont 3 fois plus gros.
Tandis que nous avons quelques plants de noisetiers affectés par une maladie, nous avons d’autres (une dizaine) qui ont quelques noisettes. Les premières !!! Yes on est comme des parents devant leur nouveau né.
Toujours en juillet, un grand merci à la Société d’horticulture de Martintown pour la visite d’un groupe intéressé par le développement d’un verger en permaculture et de m’avoir donné l’occasion de faire une conférence (en anglais) à propos du design et de la gestion du verger.
Fin juillet, la récolte d’ail commence. 7200 têtes à récolter, sécher, nettoyer, classer… du travail. C’est chaud et humide comme toujours à cette époque de l’année. Mais tout le monde est motivé. Récolte d’ail le matin, andainer, baler et ranger le foin l’après-midi. Grosse journée. La température et la pluie nous a vraiment aidé cette année. La terre était meuble ainsi que nous avons pu avoir des têtes de belles qualité et peu de perte. 8 remorques pleines à craquer. Le calibre est parfait. Nous sommes très contents de cette récolte. En août, c’est le nettoyage, séchage… Puis, l’atelier tressage commence. Cette année encore les tresses ont été bien accueillies. Un produit vraiment intéressant.
C’est la course de l’automne qui commence, il faut tenir le rythme. Avec les marchés tous les dimanches et les festivals des récoltes (certains sur 3 joues) et les livraisons en semaine qui s’ajoutent au foin d’automne (quand il va arrêter de pleuvoir pendant svp 3 jours), à la cueillette et transformation des produits du jardin, la transformation de l’ail et à toutes les tâches normales du quotidien à la ferme. Ah puis pour ne rien oublier, la construction de la bergerie d’hiver est lancée. OMG, on court comme des fous. Ce sera comme ça jusqu’à fin novembre au moins. Après on fera les marmottes (ou presque) hahaha.
Un mois de juillet qui est devenu pluvieux : La pluie de ce matin est donc bienvenue. Elle nous donne une heure de sommeil en plus et nous repose du travail physique pour se consacrer à d’autres tâches moins exigeantes. Et en plus, elle nous arrose le jardin, le verger les cultures. Puis, il nous a causé des défis, Jamais 3 jours de suite sec. Difficile de faucher les foins. Voilà qui a ajouté des défis à nos premiers pas avec les foins.