Circuit court et achat local, un monde de possible

Circuit court et achat local, un monde de possible


L’internationalisation de l’agriculture et de l’alimentation a été poussé jusqu’à l’absurde. Tout le monde le sait. Jusque là rien de nouveau. Sauf que la crise a ébranlé le système. Nous sommes dépendants, notre souveraineté alimentaire est en jeu.

 

Une vidéo de La semaine verte.

Consommons local ! Certes, mais l’absurde ne s’arrête pas à faire venir des fraises de Californie… même les ouvriers agricoles ne sont pas locaux. Nous sommes dépendants de la venue de travailleurs temporaires.

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« On produit pour l’étranger, on consomme de l’étranger et on fait venir des travailleurs de l’étranger », dit un paysan québecois. La pandémie ouvrira-t-elle le « grand chantier de l’autosuffisance » et des circuits courts ?
Dans les supermarchés du Québec, il faut parfois chercher longtemps pour trouver un légume local : en hiver et au printemps, à peu près tout vient des États-Unis ou du Mexique. Le climat canadien n’est pas le meilleur allié du producteur maraîcher, biensûr, mais ce sont surtout les accords de libre échange qui ont transformé l’agriculture québécoise au cours des dernières décennies. Exit la saisonnalité de l’alimentation, les importations permettent de manger les mêmes produits frais toute l’année. En retour, la Belle province s’est spécialisée dans quelques productions destinées à l’exportation, comme le porc et le sirop d’érable. Et le taux d’autosuffisance alimentaire y est tombé de 80 % dans les années 1980 à 33 % aujourd’hui…” (Extrait de l’article)

Si vous décidez de sortir votre loupe, voici comment choisir des aliments locaux à l’épicerie. Caribou vous donne donc des trucs.

…«chaque repas nous relie à des millions de personnes qui cultivent, récoltent, transforment, emballent et vendent notre nourriture». Sommes-nous déconnectés de ce que nous mangeons?… ”Nous pouvons faire de notre assiette un projet de société

Des voix se lèvent. Au Québec, nous pouvons manger local quatre saisons si…
– Jean-Martin Fortier propose produire plus de légumes au Québec des serres en hiver et un partenariat avec HydroQuébec. Il a occupé les médias pendant la crise afin de faire bouger notre ministère si rigide et les consciences.
– Dominic Lamontagne propose de retrouver le métier de artisan fermier pour la production de petits élevages et l’abattage à la ferme.
– Fernande Ouellet propose de créer de plus petits abattoirs de proximité pour arrêter avec l’absurdité actuelle qui privilégie l’industrialisation de la viande.
Pour manger local, considérant que la majorité de la population est urbaine, nous devons aussi repenser les Villes. Celles-ci ont des terrains et des installations sous-utilisées. La crise d ela COVID-19 a fait réagir et des initiatives ont été prises dans ce sens.La Ville de Victoria, en Colombie-Britannique, a été la première au Canada à abandonner une partie de sa production de fleurs pour produire des plants de légumes qui seront distribués aux citoyens. Cela a fait le tour des médias sociaux et a inspiré Montréal. Un projet de donner l’accès aux terres agricoles du Grand parc de l’ouest va être lancé en 2020. Espérons que cela soit le début d’une grande aventure de ville nourricière.
Encore une fois, l’agriculture n’est pas une nouveauté. Mais cela fait partie de cette vieillerie redevenue très moderne. Du 16e au 20e siècle, on pouvait trouver dans les villes d’Angleterre ou des Pays-Bas des fermiers qui parvenaient à cultiver des fruits et légumes méditerranéens en n’utilisant que des énergies renouvelables. Paris est une exemple bien connu et reconnu à l’époque pour ses techniques très productives de culture agricole intensive et respectueuse. Ainsi, l’invention des “murs à fruits” dans l’Europe du Nord/Ouest nous parait révolutionnaire aujourd’hui. L’installation d’un mur à forte masse thermique exposé plein Sud créée un microclimat à sa base grâce auquel on peut cultiver des variétés de fruits Méditerranéennes dans des régions à climat tempéré. Ces techniques pourraient avec quelques adaptations être copiées ici. Nous ne manquons pas de ruelles à Montréal !